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Séances autres

Dimanche 14 mai 2023 : séance foraine à l'Abbaye de Beaulieu

 

Le programme sera délivré en temps voulu.

Le voyage de Victor Hugo dans les Pyrénées en 1843

             Visioconférence du 12 avril 2021 prononcée à 15h depuis la Maison de la Culture  

  La conférencière a d’abord, à grands traits, présenté la vie de Victor Hugo. Né en 1802 –" Ce siècle avait deux ans… "- mort en 1885, il a parcouru tout le siècle. Ce chef de file des écrivains romantiques aborda tous les genres littéraires, poésie, roman, théâtre, discours, essai. Il déclencha des tempêtes en balayant les règles classiques de la poésie et du théâtre. Chacun a en mémoire la bataille d’Hernani. Il fut aussi un homme politique. Pair de France, il lutta contre les injustices sociales, le travail des enfants, l'esclavage, la peine de mort. Après le coup d'état du 2 Décembre 1851, il s'exila à Jersey et Guernesey et ne rentra à Paris qu'après la défaite de Sedan.
   Côté vie privée, lors d'une répétition de sa pièce Lucrèce Borgia en 1833, il rencontra l'actrice Juliette Drouet qui, pendant cinquante ans, voua sa vie au grand écrivain, devenant au fil du temps sa secrétaire. C'est le 18 Juillet 1843 que Victor Hugo et Juliette Drouet quittent Paris pour les Pyrénées et l'Espagne. En effet, souffrant de rhumatismes et d'ophtalmie, l’écrivain doit suivre une cure à Cauterets, en août 1843. Le voyage s'effectue en diligence : la conférencière décrit le voyage et ses difficultés en rapportant des anecdotes amusantes. Les lieux traversés rappellent à l'écrivain de nombreux souvenirs d'enfance, entre autres à Bayonne où il était passé avec sa mère et ses frères, en 1811, pour rejoindre leur père, le général Hugo, qui guerroyait en Espagne dans l’armée de l'Empereur.
   Le voyage se termine, sans surprise, par un séjour à Cauterets : au dix-neuvième siècle, les eaux thermales sont à la mode et toute l'Europe se donne rendez-vous dans les villes d’eau. Là, Victor Hugo ne se contente pas de suivre la cure. Le séjour est aussi l’occasion de nombreuses excursions dans les environs. Il s'intéresse à tout quand il voyage. Il porte un regard attentif et passionné sur les paysages, les chemins, les sentiers empruntés. Il se lève, tous les matins, à quatre heures afin de faire de grandes promenades solitaires dans la montagne. Les eaux et les rochers dessinent alors à ses yeux un univers épique et fantastique qui lui inspireront deux grandes oeuvres, La Légende des Siècles et Dieu.
Au cours de ce séjour, deux lieux le marquent particulièrement : le cirque de Gavarnie et le lac de Gaube. Le cirque de Gavarnie, par le pouvoir magique du verbe hugolien, se dresse comme " l'oeuvre d'art de la fauve nature ". Quant au lac de Gaube, il représente l'excursion à la mode quand on est à Cauterets. L'écrivain est impressionné par ses dimensions et il est très marqué par une espèce de tombeau en marbre blanc, entouré d'une grille. En réalité il s'agit d'un monument élevé à la mémoire des époux Pattison qui se sont noyés dans le lac en 1832.
   C’est au retour de ce voyage, le 9 septembre 1843, que Victor Hugo et Juliette Drouet, descendant de la diligence à Soubise, non loin de Rochefort, apprennent, à la lecture d'un journal, la noyade de Léopoldine, fille aînée de l’écrivain, et de son mari, dans la Seine, à Villequier. Trop marqué par ce drame, ce récit de voyage ne sera publié qu’à titre posthume. Le voyage dans les Pyrénées fut pour Victor Hugo une source d'interrogation métaphysique. Il écrivit à son ami le peintre Louis Boulanger : je voue mon esprit à contempler le monde et à étudier les mystères. Je passe ma vie entre un point d'admiration et un point d’interrogation.
   La présidente remercia chaleureusement Anne Lasserre qui, tout au long de cette brillante conférence aux multiples aspects, récit émaillé de citations et d’extraits de poèmes très bienvenus, a su faire voyager l'auditoire en distanciel sur les pas de Victor Hugo et retrouver, par des images bien choisies, des lieux connus, cependant magnifiés par l'art du grand écrivain.

Anthopogénie (de Henri Van Lier)

                                                  Visioconférence du 22 mars 2021 prononcée à 15h depuis la Maison de la Culture

         Compte rendu de la communication de M. Pierre Marillaud, en présence de M. Marc Van Lier, par M. Jean-Luc Nespoulous

   Tout historien sait à quel point il est difficile, voire illusoire, de suivre depuis des millénaires les itinéraires des ethnies, des peuples, depuis leur lieu de départ jusqu’à leur lieu d’arrivée, même quand il s’agit d’un peuple comme les Grecs par exemple, dont les cultures respectives nous sont quand même connues, qu’elles soient matérielles ou spirituelles. Or Henri Van Lier, qui n’est pas historien mais philosophe, et même métaphysicien (voir ci-dessous cependant), consacra 20 années de sa vie à rédiger Anthropogénie, un pavé de 1029 pages (table des matières non comprise mais sans bibliographie…) dans lequel il décrit sa vision de l’histoire de notre espèce, ou plutôt la macro-histoire d’Homo. Ce livre, publié en 2010, un an après sa mort, coupe le souffle du lecteur par l’érudition sur laquelle s’appuient des théories qui tantôt séduisent, tantôt sèment le doute, mais ne laissent jamais indifférent.

   Si ce « philosophe – macro-historien » n’a pas eu la chance de pouvoir répondre aux questions qu’on lui aurait posées quand son livre fut publié, il faut rappeler qu’il était connu par plusieurs ouvrages, sur d’autres sujets : « Les arts de l’espace » 1959, Le nouvel Age 1962, Philosophie de la photographie et Histoire photographique de la photographie, réédités l’un et l’autre en 2005. De 1968 à 1972 il écrivit diverses rubriques dans l’Encyclopædia Universalis et anima un très grand nombre d’émissions sur France-Culture entre 1980 et 1990.

   Métaphysicien (?), faisant une approche déductive du monde, en partant du « haut », la pure force de l’esprit, pour descendre jusqu’aux faits, Henri Van Lier inversa sa démarche en 1982. Il adopta alors une démarche inductive qui part du « bas », c’est-à-dire des faits. Il est clair que notre anthropogéniste a compris alors l’importance de la pensée de Darwin, et qu’il a lu, entre une infinité d’autres auteurs, les tenants de la théorie évolutionniste, comme André Leroi-Gourhan, Yves Coppens, Stephen Jay Gould, Pascal Picq, mais aussi le spécialiste de l’objet technique Gilbert Simondon, etc. Il n’hésita pas à se lancer dans l’aventure d’Homo en partant de la période où notre espèce se sépara des chimpanzés, il y a entre 6 et 7 millions d’années. Dans le sillage direct de Darwin, il rejette toute conception créationniste et considère Homo comme un animal parmi les autres.

   Le « commentaire » (sic) de Pierre Marillaud ne porte que sur les points essentiels de l’ouvrage qui nous explique toutes les productions d’Homo, du caillou taillé à Léonard de Vinci, Beethoven, Kant, à la physique nucléaire, aux mathématiques etc. … etc… etc… !

   Bien qu’on trouve aujourd’hui des pierres « usées » datant de 3,5 millions d’années Henri Van Lier, dans le premier chapitre, Le corps technique et sémiotique, situe le début de l’aventure technique d’Homo à 2 000 000 d’années, époque où Homo fabrique déjà des bifaces, témoins de sa capacité singulière à « découper » avec des outils. Cette capacité il la dut à la libération de ses mains par la bipédie avec comme conséquence directe le processus de la « transversalisation » qui l’avait conduit progressivement à pouvoir articuler son milieu, déjà segmentarisé en panoplies et protocoles, et du coup devenir un animal technique et sémiotique. Quand Homo découpe, segmentarise, il entre dans une logique du « oui/non, Ceci/non-ceci » … donc dans une logique de digitalisation qui, selon l’auteur, lui serait propre, ce qui peut se discuter amplement...

   Henri Van Lier met en évidence un processus évolutif qui conduisit le corps dressé d’Homo à passer du segment biologique au segment technique et enfin au segment sémiotique. On n’est ici pas loin du « geste à la parole », ouvrage princeps de Leroi-Gourhan, déjà mentionné plus haut…

   C’est ce processus que Pierre Marillaud tente sinon d’expliciter, du moins de commenter. Pour qui chercherait sur quel « sentier de grande randonnée » se promène Henri Van Lier, on peut répondre, sans grand risque, que les deux « segments » préparant à celui d’Anthropogénie sont le De rerum natura de Lucrèce et évidemment L’origine des espèces de Darwin...

Au terme de la conférence :

؞ Philippe Bécade prit la parole pour souligner l’importance du passage à la position verticale de l’homme, précédé en cela par d’autres primates, sans que pour autant cela ait mené, tout au moins rapidement, au développement du «langage articulé» chez ces derniers. Il insista aussi sur l’importance du développement de la capacité d’opposer le pouce aux autres doigts, permettant ainsi la mise en place d’une « pince », un raffinement praxique capital !

؞ Jean-Luc Nespoulous intervint à son tour en reprenant plusieurs points évoqués par le conférencier et qui lui semblent centraux dans le cheminement intellectuel complexe et évolutif d’Henri Van Lier: deux d’entre eux sont rappelés ci-dessous:

- Lors du décès de Wittgenstein, dans les années 50 du siècle précédent, Van Lier aurait dit que la métaphysique était morte … après avoir, semble-t-il dit, dès l’enfance, qu’il souhaitait devenir métaphysicien (cf. supra) …

- Van Lier, dès le début de son ouvrage majeur Anthropogénie – un terme qui existait déjà avec une portée parfois sujette à polémiques (cf. l’ouvrage d’Ernst Haeckel : « Anthropogénie, ou Histoire de l’évolution humaine » , 1877)— convoque en même temps la technique (s’appuyant sur les travaux scientifiques de Gilbert Simondon) et la sémiotique, sans préciser toutefois si un des courants de cette discipline généraliste – qui a pour objet l’ « étude des signes au sein de la vie sociale » ; Ferdinand de Saussure, 1915) – a sa faveur...

 Il s’agit là d’un « grand écart » sur lequel J-L Nespoulous demande quelques clarifications, en particulier sur le sens que Van Lier donne au mot « signe », pierre angulaire de toute sémiologie générale, et dont l’usage qu’en fait Henri Van Lier semble gommer les différences que d’autres sémioticiens, et en tout premier lieu Peirce, avaient mis en évidence. Ainsi, à titre d’exemple, la trace laissée dans la boue par un sanglier peut difficilement être considérée comme un signe intentionnellement produit à des fins de communication avec autrui (au sein d’une communauté sociale donnée) ! Le terme d’« indice » semble ici plus pertinent.

  Marc Van Lier, fils d’Henri Van Lier et Vice-Président de la Fondation Van Lier10, présent à la séance de l’Académie, répondit alors à Jean-Luc Nespoulous avec clarté et précision, rendant ainsi accessible, sur les points évoqués, la pensée complexe, foisonnante, certainement innovante, et parfois surprenante de son père. Au lendemain de la parution d’« Anthropogénie », plusieurs commentateurs, dans « Le Soir » et dans « Libération » iront jusqu’à qualifier l’entreprise du maître disparu de « surhumaine », d’ « aventureuse », d’ « intrépide ». S’agissant du maître lui-même, Jacques De Decker (« Le Soir ») en fait un « agitateur » dont l’« ouvrage orphelin », comme tous les ouvrages de ce type, est loin d’être d’une appréhension aisée…

Au terme de cet échange fort instructif, Mme Geneviève Falgas, présidente, s'associe à M. Jean-Luc Nespoulous, ancien président, pour remercier leur confrère, M. Perre Marillaud, d'avoir proposé ce thème cher à M. Henri Van Lier dont le fils, M. Marc Van Lier, venu tout spécialement, a pu apporter de brillantes clarifications.

 

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Conférence de Norbert SABATIÉ, académicien
Journal d'Irénée LAGARDE (1869-1961) de Sistels à l'Observatoire de Paris

 

Pour écouter la dernière émission de Radio CFM  "Les RDV de l'Académie" :

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