HISTOIRE DU BARCARES
par Gérard VIDAL (Membre associé)
ANNEE 2024 : Dans des temps très anciens, je n’étais qu’une bande de sable au sein d’une lagune.
À l’ouest, une mer, « la mer du milieu des terres », qu’ils disent.
Au nord, un étang relié à cette mer par un tout petit canal.
Au sud, un fleuve côtier, repaire d’aigles, d’où son nom, plus tard, « l’Agly ».
Mon seul point d’attache à la terre ferme, c’est à l’est. C’est par là que je serai relié plus tard à un petit village, Saint-LLorens, qui deviendra Saint-Laurent de la Salanque à cause de ses marais salants.
J’ai été complètement oublié pendant des siècles. La seule évocation de mon existence, c’est une légende qui veut qu’en 218 avant notre ère, lors de la 2e Guerre punique, Hannibal serait passé chez moi avec ses éléphants pour aller de Carthage à Rome.
Par la suite, j’ai fait partie d’un pays qu’on appelait la Gaule.
Mais les Romains sont arrivés, et m’ont colonisé dans ce qu’ils ont appelé : la Narbonnaise.
Ils se sont installés près de chez moi, sur une petite colline, un « oppidum », qu’ils appelleront « Ruscino ». Au Ve siècle, ces Romains ont été chassés par les Wisigoths. Je fais alors partie de la « Septimanie » wisigothique.
Puis ce sont les Arabes qui débarquent. Je deviens donc Arabe !
Au fil du temps, ma région change de nom : Ruscelio, Roscilliona, Château Roussillon et, finalement, toute ma plaine deviendra le Roussillon.
Trois siècles plus tard, ce sont les Carolingiens. In fine, ils se feront refouler jusqu’aux montagnes qu’on appellera les Corbières. Leur roi, Charles le Chauve, cède alors ma région au comte de Barcelone : je deviens Catalan !
En 874, le comte goth « Guilfred le Velu » a instauré la dynastie comtale de Barcelone. En 896, il a hérité, de son frère, les comtés du Conflent, du Roussillon et de Fenouillèdes. Pour les Catalans, c’est le véritable fondateur de la Catalogne. C’est de lui que vient la légende du drapeau catalan sang et or !
[Cette légende attribue la création de la Senyera Reial au comte Guifred le Velu et au roi des Francs Eude. Elle raconte qu'après une bataille contre les Normands, le comte se mourait de ses blessures. Le roi passa sa main dans les plaies sanglantes du comte mourant, puis fit glisser ses doigts sur l'écu doré de ce dernier, traçant ainsi quatre traits parallèles, et dit : « Voici quelles seront vos armes, comte. »]
Le temps passe… jusqu’en 1162 lorsque l’un de ses successeurs, Ramon Béranger IV, prend pour épouse Pétronille, l’unique et dernière héritière de l’Aragon. Lorsque Pétronille meurt, la confédération catalano-aragonaise nait, avec à sa tête le successeur de Ramon qui a pris le titre de roi d’Aragon. Je deviens Aragonais !
En 1258, Saint Louis, par sa mère Blanche de Castille, a des droits sur le Roussillon et la Cerdagne. Il y renonce au profit de Jacques 1er, en échange de la Narbonnaise et d’autres terres de France. Je reste donc Aragonais !
Mais en 1276, Jacques Ier meurt et, par testament, dissocie son royaume. Il donne à son fils aîné, Pierre, l’Aragon et la Cerdagne, et à son cadet, Jacques, le Roussillon, la seigneurie de Montpellier et les Baléares. C’est la création du royaume de Majorque. Je deviens Majorquin !
Je ne vais rester Majorquin que 68 ans. En 1344 Pierre IV d’Aragon remet manu militari ce petit royaume dans son escarcelle, et je redeviens Aragonais !
Entre temps, en 1283, le Pape Martin IV, allez savoir pourquoi, avait attribué l’Aragon au roi capétien, Philippe III le Hardi.
Celui-ci avait alors décidé d’aller récupérer ce qu’il considérait être son royaume : il prend Perpignan, Elne, va jusqu’à Gérone. Mais, blessé à Perelad, il meurt à Perpignan ! Je reste Aragonais !
En 1462, la Catalogne se révolte contre le pouvoir du roi d’Aragon, Jean II ; c’est la guerre civile catalane qui va durer 10 ans.
Jean II, qui ne s’en sort pas, négocie l’appui du roi de France Louis XI pour mater la rébellion. Il lui a emprunté 200 000 doublons gagés sur la Cerdagne et le Roussillon : c’est le traité de Bayonne.
À l’issue de la rébellion, devant le non-respect du traité, Louis XI envahit le Roussillon et la Cerdagne.
Je deviens Français pendant 21 ans car, finalement, Charles VIII me rend à la couronne d’Espagne. Je redeviens Espagnol !
Mais la France garde toujours un œil sur ma région et tient à le faire savoir.
En 1542, le fils de François 1er, futur Henri II, fait le siège de Perpignan, puis s’en va.
En 1595, c’est une armée française, dirigée par le général d’Ornano, qui revient faire le siège de Perpignan. Il va ravager la Salanque et puis, s’en va !
En 1640, tout bascule : la Catalogne se révolte contre les Aragonais. C’est la révolte des « Segadors » (les faucheurs). Les Catalans ne supportent plus la présence des troupes castillanes et prennent les armes suite à la mort d’un des leurs, "faucheur" de son état.
[La Guerre des faucheurs est un conflit qui affecte une grande partie de la principauté de Catalogne. C'est à la fois une lutte nationale (la Catalogne se soulevant contre l'Espagne, avec l'interférence de la France), et une lutte de classe aiguë.
Cette Guerre commença en raison du malaise causé dans la société catalane par la présence de troupes castillanes pendant la Guerre de Trente Ans (1618 - 1648). Les événements de 1640, connus sous le nom de Corpus de Sang, déclenchés par la mort d'un "faucheur" conduisirent à la mort du comte de Santa Coloma, vice-roi de Catalogne.]
Ce sont alors les Catalans qui appellent le roi de France Louis XIII à l’aide, et se donnent à lui en le nommant comte de Barcelone.
Louis XIII accepte le titre et part derechef conquérir son royaume avec Richelieu dans ses bagages.
En vérité, Louis XIII et Richelieu n’ont aucune intention de conquérir des territoires au-delà des Pyrénées. Ils veulent simplement récupérer Perpignan et les territoires de la Gaule avec leurs frontières naturelles. L’armée française se gardera bien de franchir les Pyrénées !
[La Motte Houdancourt entre dans le Roussillon avec 5000 cavaliers le 3 juin 1641 : il prend Villelongue, Claira, Saintt-Laurent, Saint-Hyppolite et Canet. Condé assiège Elne pour couper Perpignan de Collioure.]
En 1642, c’est la prise du Roussillon et de Perpignan. Richelieu meurt juste après en laissant la suite à Mazarin. [En 1658 : victoire de Turenne sur Condé, qui s’était vendu aux Espagnols, aux Dunes.]
C’est ainsi que le 7 novembre 1659 est signé le Traité des Pyrénées sur l’ile des Faisans sur la Bidassoa. Je deviens enfin et définitivement Français !
Le mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d’Espagne est célébré le 3 mai 1660 par procuration, puis le 9 juin, solennellement, à Saint-Jean de Luz.
[En 1660 : conférence de Céret du 22 mars au 25 avril dans le couvent des Capucins en présence de Pierre de Marca, archevêque de Toulouse, qui doit déterminer la frontière exacte, mais pas de consensus.
Les rois d’Espagne et de France n’arrivant pas à trouver un accord définitif, le roi d’Espagne demande à Mazarin d’être l’arbitre du litige. Un accord est signé le 31 mai 1660 par Mazarin et Don Luis Mendez de Haro dans l’ile des Faisans, et complété le 12 novembre 1660 à Llivia..]
Mais pour autant, tout ne va pas très bien se passer.
Depuis l’occupation française par Louis XI, puis avec ses successeurs, ma région avait obtenu des avantages non négligeables, notamment l’exemption de la gabelle en 1292. J’étais devenu une région quasiment de non-droit. Mais dès 1661, Louis XIV rétablit la gabelle.
En 1667, quelques "gabelous", qui viennent récupérer l’impôt, sont massacrés : c’est la « révolte des Angelets ». La répression sera féroce et va durer jusqu’en 1675.
[Les habitants de Prats-de-Mollo se révoltent, entraînant bientôt tout le Haut Vallespir. De nombreux agents du fisc et des gabelous sont massacrés. Deux bataillons sont dépêchés pour rétablir l'ordre. Ils sont mis en déroute, car ils sont confrontés aux difficultés du terrain et à la proximité de la frontière qui offre une solution de repli aux insurgés. La révolte dure de 1667 à 1675. Lorsqu'elle est enfin étouffée, la répression est terrible. On a appelé par la suite cet événement la révolte des Angelets25].
[On n’a pas éclairci la raison pour laquelle les révoltés sont surnommés "angelets". Une des explications avancées est la croyance populaire selon laquelle les anges connaissent bien les montagnes ; une autre indique la faculté qu’ils ont d’apparaître et de disparaître2.]
Pour ma part, je suis donc bien Français mais je n’existe toujours pas. Je dépends toujours de Saint-LLorens et, même en 1660, aucune carte ne me mentionne.
Il faut attendre la Révolution Française pour que l’Assemblée Constituante du 28 juillet 1790 décide de créer les départements.
On me place dans le département des Pyrénées-Orientales officiellement le 4 mars 1790.
Mais Je n’existe toujours pas, je suis juste embryonnaire ! On m’appelle alors « Port Saint-Laurent ».
Dès le XVIe siècle il y a eu des échanges maritimes le long du littoral. Certes, à part Collioure, port naturel, il n’y a aucun vrai port sur cette bande de sable. Des barques à voile triangulaire, plus ou moins bien adaptées, font du commerce en venant d’Espagne. Ces barcasses s’arrêtent chez moi, à l’embouchure de l’Agly. Elles remontent des marchandises et ramènent des produits locaux chez eux.
Dès cette époque, quelques familles Laurentines sont venues s’installer à cette embouchure, surtout des pécheurs en mer. Les bateaux sont hissés à la force des bras sur le sable en glissant des pals en bois sous les coques.
Au fil du temps, ces marins pécheurs s’organisent. Ils finissent même par construire leurs propres bateaux. De petits chantiers se forment pour cette activité. Je deviens l’endroit où l’on fabrique des barques, ce qui a donné mon nom « Le Barcarès ».
En fait, je suis le seul endroit à avoir une activité maritime indépendante de mon village natal.
Saint-Laurent est situé à 5 km à l’intérieur des terres. En effet, tous les villages se sont implantés loin de la côte. Ils connaissent les aléas de la mer sur cette côte sablonneuse sans abri rocheux.
Dès le XVIe siècle, l’État a bien essayé d’installer des ports sur mon littoral, mais les tentatives se sont toujours soldées par des échecs.
En 1908, Saint-Laurent a 4500 habitants, je n’en ai que 420. Je n’ai ni abri, ni port abri, mais j’ai 79 bateaux dont 16 langoustiers. Ma flottille va jusqu’à Sète, à La Nouvelle, et même à Marseille et sur les ports d’Espagne.
En 1911, on m’a même relié par chemin de fer à Saint-Laurent ! Lors du premier voyage, la locomotive a percuté un âne ! Toute sa vie, ce train a été appelé par mes habitants le « Mata Bourros » (le tueur d’âne).
Mais Saint-Laurent me délaissait complètement. Nos activités étaient trop différentes. Saint-LLorens ne s’occupait que d’agriculture. C’est pourquoi, dès 1920, j’ai commencé à désirer mon indépendance.
Je l’ai finalement obtenue le 22 mars 1929, suite à une magouille politicarde !
Joué Delmas, le maire de Saint-Laurent, visait un poste sénatorial. Pour obtenir les voix nécessaires à son élection, il accepte la création de la commune du Barcarès, jusqu’alors Port Saint-Laurent.
Il n’obtint aucun des postes, et dut céder sa place de maire à Laurent Vidal lors des élections suivantes.
En fait, il ne pensait céder que du sable, des marécages, de l'eau et des moustiques. Sauf qu'il vient en réalité de céder la façade maritime, et l'histoire du village va en être complètement changée.
Canet, Torreilles, Sainte-Marie, Saint-Cyprien, Argelès, Leucate avaient la même configuration territoriale que Saint-Laurent mais n’ont jamais cédé leur accès à la mer !
De 1929 à 1963, j’ai très peu grandi. Les barques ont changé de place pour quitter l’embouchure de l’Agly devenu trop dangereuse. Les pêcheurs se sont regroupés sur le sable, face à ma petite église, mais les « catalanes », comme on les appelle, sont toujours remontées sur le sable en rentrant de la pêche. Un petit phare a été installé devant cette même église. Un treuil manuel permet de remonter les barques beaucoup plus haut pour les mettre à l’abri en hiver et on répare les filets devant mon église, sur le sable.
J’ai quand même acquis pendant cette période une certaine réputation grâce à mes langoustes. À la belle saison et le week-end, les gens du coin viennent les déguster en toute tranquillité à « la langouste qui chante », d’autant que je suis toujours un cul de sac. Après moi, on ne peut aller nulle part !
Tout change en 1958 quand un certain Charles De Gaulle arrive.
Élu Président de la République le 8 janvier 1959, Il trouve vite anormal que tout le monde, traverse ma région pour aller profiter des plages et du soleil espagnol sans même s’arrêter chez moi.
Il crée la DATAR (Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale) qui va nommer une mission interministérielle d’aménagement touristique du Languedoc Roussillon avec comme président Pierre Racine (1909-2011). Ce sera le « plan Racine ».
[Pierre Racine est co-fondateur de l’ENA, directeur de cabinet du 1er ministre Michel Debré.].
D’énormes travaux commencent. On trace des routes à travers la garrigue, on construit des ponts pour passer au-dessus des larges canaux qui relient l’étang à la mer et au bout desquels on réalise de vrais ports.
Pour la première fois on peut rejoindre directement mon voisin Leucate sans faire le tour de l’étang.
On m’entoure de nouvelles créations sorties de l’imagination d’un urbaniste, Georges Candilis, à qui on avait confié l’agencement des bâtiments de l’unité touristique de la région.
C’est ainsi que j’ai vu naitre à mes côtés Nautica, Port-Barcarès, la Presqu’ile, Coudalère. Mais, pour bien garder ma particularité, je me suis fait appeler alors « Le Barcarès-Village » !
Quelques problèmes quand même.
D’abord, j’étais infesté de moustiques, ce qui faisait rapidement fuir les nouveaux estivants. Qu’à cela ne tienne, on m’inonda par avions et hélicoptères de DDT. Les moustiquaires qui décoraient mes vieilles maisons n’eurent plus beaucoup d’utilité, devenant décoratives !
D’autre part, ce chamboulement entre l’étang et la mer, la bétonisation intensive et surtout les projets d’aménagement de grande marina sur l’étang et sur ses iles, commencèrent à réveiller les défenseurs du littoral, de la flore et des espèces animales. La fameuse DATAR arrêta alors ses grands projets, notamment ceux concernant l’étang. De grandes zones sur l’ « Astagnoc », comme on dit chez nous, ont été déclarées zones protégés et interdites d’accès.
Restait à faire venir les touristes. Rien de mieux qu’un événement original !
En 1966, on a créé la SEMETA, en charge de l’aménagement du Port-Barcarès. Son président et sénateur, Gaston Pams, pousse une idée un peu folle : acheter un bateau qu’on va ensabler pour en faire un lieu d’attraction !
En 1931, on a construit au Danemark un paquebot, le Moonta qui a navigué en Australie jusqu’en 1955. Puis il a été acheté par les Grecs de Lydie qui le rebaptisent Lydia.
En 1966, c’est la retraite. Il est désarmé et destiné à la casse. Il est acheté à la Noël 1966 par la SEMETA qui le fait transformer à Marseille par une société locale « Les Ateliers ».
En 1967, il est convoyé jusqu’à son nouveau port d’attache Port Barcarès. Pour l’accueillir, on a creusé un chenal de 600m, puis une souille pour le positionner face au vent.
Le Lydia va avoir un début fulgurant avec une discothèque, trois bars, un restaurant, une piscine.
Mais, petit à petit, les coûts d’entretien deviennent trop importants. Le Lydia est vendu en 1973 à une riche japonaise, Kunko Tsutsumi, qui le transforme en hôtel et casino de luxe.
Mais en 1980, Franco décède. L’Espagne se réveille, les casinos espagnols rouvrent. Mme Tsutsumi à de gros soucis financiers et délaisse le Lydia, puis elle le vend à des casinotiers peu scrupuleux. Pendant 30 ans le Lydia sera mal entretenu. Il fera même l’objet de deux plasticages !
En 1988, c’est un certain Alain Ferrand qui le rachète. Il le revend en février 2000 au groupe Partouche qui le rénove. Mais, devant le manque de rentabilité, le groupe Partouche jette l’éponge, lui aussi.
Le Lydia est racheté en 2011 par la mairie du Barcarès dont le maire n’est autre que ce même Alain Ferrand ! Depuis, le Lydia est devenu un musée du Littoral. Il sert surtout de pôle d’attraction pour les grandes manifestations locales organisées par la mairie du Barcarès, dont le maire, après bien des vicissitudes, est toujours Alain Ferrand. Près de ce paquebot ensablé ont eu lieu chaque année le « festival international de musique électronique », le festival de la chanson « Les Déferlantes » et « Le Village de Noël », manifestations qui attirent chaque année des milliers de visiteurs venus de toute la France et d’Espagne. Et qui remplissent aussi les boîtes de nuit et les restaurants situés tout près du Lydia et qui sont la propriété du maire !
Quant à moi, je vois ma population grandir régulièrement. Je garde jalousement mon appellation de « Barcarès-Village ». Mais de grands bâtiments à plusieurs étages poussent maintenant à l’intérieur même de mon petit territoire. Je suis devenu « Station balnéaire ». Je n’ai plus de barques sur mon sable, mais on peut encore en voir quelques-unes remisent à neuf dans mon Port pour les touristes. Il a fallu me mettre des « ganivelles » pour retenir mon sable. Je vais avoir de gigantesques éoliennes sur la mer qu’on pourra voir de chez moi ! Mais comme mon maire sort juste de prison et qu’actuellement il n’a pas le droit de poser ses pieds chez moi, je ne sais pas très bien ou j’en suis !
Vous pouvez venir me voir quand vous voulez. Vous serez bien accueilli, même si mes habitants ont un accent un peu rocailleux, et sont souvent "brut de décoffrage", mais toujours la main sur le cœur.
Et surtout si vous venez chez moi, n’oubliez pas, ici, c’est Rugby et Tramontane… et ça souffle !
Gérard VIDAL