La fondation Cino Del Duca - Paris
CONFERENCE NATIONALE DES ACADEMIE. 2017
PARIS – 6 et 7 octobre 2017
Rappelons l’alternance Paris-Province qui régit le fonctionnement de la C.N.A. et c’est donc pour la troisième fois à la fondation Cino del Duca qui jouxte le parc Monceau que nous nous sommes retrouvés pour disserter sur le thème de « l’Héritage », les travaux de rénovation de la salle qui nous accueille à l’Institut de France n’étant pas terminés.
Le grand ordonnateur fut une fois encore le professeur Michel Woronoff sous la présidence de Jean-Paul Meyrueis de l’académie du Var et de la C.N.A. en présence de Bernard Bourgeois président d’honneur de l’Académie des Sciences morales et politiques qui introduisit le sujet en traitant de « l’héritage en philosophie ».
Les propos introductifs furent complétés par Jean-Paul Meyrueis et par François d’Orcival membre de l’Institut autour de la richesse des héritages.
Il est impossible de détailler la teneur des différentes communications, pour la plupart de très haut niveau, toutes intéressantes et un choix serait par essence tout à fait arbitraire.
On peut toutefois mentionner le travail sur « La part de l’épigénétique » dont on sait aujourd’hui l’importance, présenté par Michel Voisin de l’académie de Montpellier, « Connexion entre l’être et l’avoir » par Marie-Odile Goudet de Mâcon «Héritage, mémoire et transmission » par Jacques-Marie de Latrollière d’Angers ou encore « La grâce des cathédrales » par Bernard Reumaux de l’académie d’Alsace.
A la fin de la première journée les débats s’animèrent à l’occasion de l’assemblée générale qui révéla de réelles divergences de vue au point qu’elle ne put être menée à son terme et qu’elle se conclut par la nécessité de tenir une assemblée générale extraordinaire dans le courant du printemps.
La seconde journée marqua le retour au calme. Bernard Cros (académie du Var) traita du « patrimoine architectural militaire », Véronique Richard-Brunet de « l’héritage des peintres de la modernité » et Philippe Dazet-Brun de l’Académie des Jeux Floraux nous gratifia d’une remarquable réflexion sur : « L’héritage dans le monde mauriacien ».
Qu’en retenir ?
Peut-être que si la culture, son développement, sa conservation passent par la référence à des mythes fondateurs que les académies se doivent de perpétuer, si l’inculture est une grave menace de désagrégation de toute civilisation, si l’œuvre d’art porte un message spirituel du passé, l’héritage culturel ne doit pas méconnaître le caractère évolutif de toute culture. En outre si le patrimoine (littéralement « ce qui vient du père ») culturel est aussi incontournable que sacré, il n’en est pas de même sur le plan individuel : Mauriac, Baudelaire, Camus, Romain Gary, Roland Barthes, Sartre n’ont pas connu leur père et celui de Beethoven était une brute alcoolique.
Il revenait à Michel Woronoff après avoir présenté avec le talent qu’on lui connaît la synthèse de ces deux journées de conclure sous la forme d’une question : « Sommes nous capables d’assumer l’héritage et d’en assurer la pérennité ? »
Philippe Becade
président
Post Scriptum : un ancien président de l’ Académie de Toulouse m’a affirmé que le premier livre de la bibliothèque de cette académie avait été offert par l’Académie de Montauban.