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La statue de Kléber à Strasbourg sur la place éponyme

 

LA CONFERENCE NATIONALE DES ACADEMIES

COLMAR/STRASBOURG - 3/4/5 OCTOBRE 2018

 

La trentième réunion de la Conférence nationale des académies s’est tenue en Alsace du 3 au 5 octobre 2018. Disons d’emblée que le niveau des conférences et tables rondes n’a eu d’égal que la qualité de l’accueil qui réservé aux deux cents participants

La première journée s’est déroulée à Colmar et a été consacrée à l’histoire de l’Alsace et son kaléïdoscope de  spécificités sans oublier la gastronomie et les perspectives parfois effrayantes de la cuisine moléculaire. Ce fut ensuite la visite du musée Unterlinden et la présentation passionnante du somptueux retable d’Issenheim de Grünwald. Enfin c’est avec grand plaisir que les participants ont répondu à l’invitation à dîner de monsieur Gilbert Meyer maire de Colmar.

Le jeudi 4 départ tôt pour Strasbourg où la matinée fut consacrée à la découverte du Conseil de l’Europe fondé sur une proposition de Churchill en  1949 et qui regroupe 47 pays. L’après-midi se déroula au palais universitaire sous la houlette de madame Sophie Béjean rectrice de l’académie de Strasbourg et  nous a permis d’entendre deux communications de haute volée de la part de deux prestigieux alsaciens : Jean-Marie Lehn prix Nobel de chimie en 1987 et Jules Hoffmann prix Nobel de physiologie  et médecine en 2011 .

On enchaîna sans transition malgré notre début d’épuisement neuronal sur une table ronde autour du thème ô combien sensible de « Religion et société » animée par monseigneur Joseph Doré ancien archevêque de Strasbourg, Marc Lienhard pasteur, ancien président du directoire d’Alsace-Lorraine et René Gutman représentant permanent de la conférence des rabbins européens et grand admirateur de Claude Nougaro comme j’ai pu m’en convaincre lors du dîner en chansons offert et présidé par monsieur Roland Ries maire de la ville après un crochet inévitable par la magnifique cathédrale ouverte aux protestants depuis une vingtaine d’années.

Vendredi 5 octobre : le ton devint plus grave avec la visite du mémorial d’Alsace-Moselle de Schirmeck qui présente l’histoire et la mémoire des conflits franco-allemands de 1870 à nos jours ainsi que de la construction européenne. La table ronde qui s’en est suivie n’a esquivé aucun sujet y  compris les plus sensibles comme le rôle des « malgré nous » alsaciens impliqués dans le massacre d’Oradour sur Glane.  Mais l’humain reprit rapidement le dessus avec la visite de la bibliothèque humaniste de Sélestat fondée par le chancelier de Prusse Otto von Bismarck en 1889 et qui contient le fond Beatus Rhenanus éditeur et écrivain contemporain de Gutenberg avant que nous nous immergions dans le prosaïsme de l’assemblée générale :

Les trente deux académies « en régions » qui comptent 1300 membres titulaires ont entériné la dématérialisation d’Akadémos, la relance de la « Lettre des académies », la mise en place de la commission de révision des statuts, la refonte de l’annuaire ainsi que le projet d’ouvrages thématiques destinés au grand public. Par ailleurs si le choix du thème des réunions nationales sera toujours fait par le bureau, celui-ci s’exercera à partir de propositions faites par les académies, la prochaine se tenant à Paris sur le thème d’ l’innovation. Enfin Jean-Paul Meyrueis passa le flambeau culturel de la présidence à madame Christiane Roederer présidente de l’Académie d’Alsace.

 A retenir : la candidature pour 2024 de l’Académie des Jeux floraux de Toulouse à l’occasion de son 700e  anniversaire .

Le samedi détente culturelle avec la visite du château du Haut Koenigsbourg (restauré sur les deniers personnels de Guillaume II qui voulait un symbole fort de la domination allemande sur la plaine d’Alsace) où fut tourné « La grande illusion » chef-d’œuvre de Jean Renoir qui marque la fin d’un monde disparu suivie de la découverte d’Eguisheim cité du pape Léon IX (11e siècle) dont la visite fut assurée par le maire de la ville aussi  érudit que passionné.

Enfin le coup de gong final de ce remarquable séjour en Lotharingie ne pouvait être frappé sans l’incontournable dégustation des remarquables vins d’Alsace qui n’a fait que renforcer l’envie de revenir dans cette magnifique région appelée à jouer un rôle de premier plan dans l’Europe de demain.

Philippe Bécade